Mes chers amis,
La rentrée est tardive sur mon blog, le boulot (passionnant au Régime Social des Indépendants) et les états d'âme (aussi bien militants que sentimentaux) ne participant pas à l'activisme de ce carnet de bord militant. Mon humeur du moment ne m'amène pas à commenter la lamentable attitude des éléphants socialistes ou des barons locaux, la façon dont j'aborderais le sujet serait proche des paroles de la Mano Negra : "Comme envie de sang sur les murs, comme envie d'accident de voiture ...".
Quel sera donc l'objet de cette note, vous demandez-vous. J'ai envie de vous parler de la vie d'à côté de la politique, de mes coups de coeur du moment. Ca fait longtemps que je ne vous ai parlé des gens, des disques, ou des livres qui me font vibrer. Dans cet exercice impudique, je n'excèle pas mais je m'essaye. Pardonnez cette envie de partager avec vous ce petit supplément d'âme.
Côté gens bons, gens biens, gens exceptionnels, je vais vous parlez de Matildy. Il s'agit d'une artiste anciennement lyonnaise qui a le talent de mettre en musique mes textes et d'avoir pour mari un brillant garçon qui m'a choisi comme témoin à son mariage.
Assez ri, Matildy prépare son deuxième album, "Vie de merde" tout un programme. Une souscription est lancée pour un album de douze titres qui méritera le détour. Un ou deux titres sont de ma plume, dont un en écoute sur son Myspace :"L'amer à boire". Des concerts sont prévus chez mes copains de l'Absynthe, au Café du bout du monde, au Ninkasi et au CCO entre octobre et novembre. Renseignez-vous auprès du Label Poon.
Côté musique, ma claque du moment, c'est "Finistériens", le dernier album de Christophe Miossec réalisé par son complice Yann Tiersen. Hyper-intimiste, ce disque marque une étape supplémentaire dans la carrière du chanteur breton et de son compère compositeur. On y ressent un apaisment après la tourmente des premiers albums comme "Boire", "Baiser", ... Pour Tiersen, c'est la générosité de prêter la quintescence de son génie à Miossec que j'admire.
Plusieurs titres ont attiré mon attention. "Les joggers du dimanche" ou la course sans fin d'une vie ordinaire, "Fermer la maison" une ode sur le thème de la séparation, ou encore "Une fortune de mer" dont la mélancolie vous emporte vers un spleen digne de Léo Ferré, comme "un mal qui vous fait du bien".
Côté livres, je ne vous parlerai pass d'une nouveauté mais de "Chagin d'école", le seul livre de Daniel Pennac que je n'avais pas encore lu. Le témoignage d'un enseignant de convictions, cancre repenti, m'a ému au plus haut point.
J'ai retrouvé dans cet ouvrage ce qui m'a donné la curiosité de lire du temps révolu de la découverte hésitante de la littérature, et surtout l'envie d'écrire. Merci monsieur Pennac pour ses heures de bonheur à vous lire ou à convaincre des amis à découvrir vos oeuvres.
Côté écriture, je tiens à rassurer mes amis, mon roman avance. "L'amer à boire" pour titre, comme la chanson écrite pour Matildy, ce livre traitera de la nuit lyonnaise, des amis fidèles, des amours tourmentées, de la chanson côté scène et côté coulisses. Un carnet de bord d'un garçon sans boussole, avec des clins d'oeil appuyés sur des anecdotes que nombre de mes proches ont partagé.
Durant mes nuits estivales d'inspiration intensive, j'ai écrit "Une lettre à Matthieu Côte", un ami disparu dont les talents d'auteur et de chanteur promettaient une destinée exceptionnel. Parti avant d'avoir trente ans, il me manque ... autant que Claire Merpit du groupe Fun Carmen ou que la douce Soazig Le Lay, ancienne chanteuse des Oisives dont le projet artistique The Milk m'avait conquis et amené à la faire venir à Lyon pour jouer.
J'ai dans la tête la voix de Soaz reprenant "I Go to sleep" des Pretenders, les éclats de rire de Matthieu et le timbre suave du chant de Claire ...
Dans mes petits bonheurs du moment, la pensée destinée à ses amis disparus me rappelle que rien n'est éternel et qu'il faut jouir de chaque instant, carpe diem camarades ! Ma lettre à Matthieu m'a fait souffrir à l'écrire et je crois que je ne suis pas prêt à la partager, mais ça viendra sans doute un jour ... C'est un au revoir assumé plutôt que digéré car il reste l'absence. En attendant, je célèbre pour eux chaque moment précieux de mon quotidien pourtant si ordinaire.
Un dernier mot pour vous dire que si je n'ai pas traité de politique dans cette note, je reste attentif quant à la crise que subit le Parti Socialiste et je vous assure qu'il faut voir dans mon silence sur la question une profonde inquiétude et une détermination sans faille à ne pas laisser tomber "la vielle maison" de Blum et Jaurès dans l'escarcelle d'egos surdimensionnés sans projet, ni conviction.
Socialiste eNGagé parce que le monde est trop dur pour le laisser à la droite je demeure, mais en donnant à la vie tout son sens. J'ai choisi il y a un an de quitter le microcosme sclérosé de la politique locale tout en restant aussi actif qu'exigeant et je dois avouer que j'ai réappris à vivre et à goûter des plaisirs que j'avais oubliés.
Fini les compromis, la langue de bois ! La liberté n'a pas de prix et le recul que j'ai pris m'ouvre des perspectives que je ne pouvais avoir le nez dans le guidon. Bref je vais bien et je voulais vous le dire.
A très vite.